Transhumance, en zones arides

transhumance en zone pastorale

TRANSHUMANCE

La zone pastorale de transhumance s’étend d’ouest en est, du Mali au Tchad, sur une bande de 50 à 200 km de large entre désert et front nord des cultures pluviales.

Elle n’est donc pas viable à elle seule pour l’élevage et son exploitation nécessite le recours à des déplacements saisonniers ou périodiques vers les zones moins aléatoires du sud du pays et des pays voisins.

ZONES PASTORALES

Cette zone pastorale n’a pas le monopole de l’élevage, et ses ressources en eau et en pâturages ne garantissent pas à elle seule la survie du bétail.

Au Sahel, la mobilité pastorale est une nécessité écologique. Le contexte très sensible à la dégradation et la variabilité temporelle des ressources fourragères et hydriques contraint les éleveurs à se déplacer.

DÉGRADATION ENVIRONNEMENTALE

Les zones pastorales au Sahel connaissent de graves atteintes, des problèmes environnementaux graves. Dans ces zones pastorales riches où se rassemblent tous les nomades du Sahel (Cure salée, Grande Assemblée),  des sociétés minières se sont installées provoquant d’irrémédiables dégâts.

Pression foncière : dégradation des conditions

L’implantation de nouvelles entreprises internationales d’extraction du minerai d’uranium, modifie en profondeur les conditions d’existence du pastoralisme nomade, par la pression foncière que ces sociétés exercent.

Mesures nécessaires, un manque drastique

Les différentes mesures de vérification de la teneur radiologique des eaux provenant du traitement du minerai déversées en plein air dans les bassins ne sont pas effectuées comme il conviendrait ( les stériles stockés à ciel ouvert).

Impact négatif, société maltraitée

Les impacts socio-environnementaux sont particulièrement négatifs et certaines entreprises ont introduits des conditions sociales fortement dégradées. Malgré les avertissements des ONG, aucune amélioration n’a été mis en place.

La cure salée, fête de la transhumance

La « cure salée » ( tenekkert en tamajeq, la « transhumance ») est essentielle à la vigueur des troupeaux bovins et camelins. C’est la fête des nomades peuls et touaregs qui se s’y rencontrent chaque année avec leurs troupeaux .

Un temps d’ échanges entre nomades

Elle comporte une dimension économique (opérations commerciales), mais aussi socioculturelle (mariages, festivités) et politiques (discussions pour résoudre des conflits, organiser les caravanes vers Fachi et Bilma).

Événement marquant : la Grande Assemblée

Elle est un événement pastoral très important, qui rassemble pendant trois jours des milliers d’éleveurs. Ils amènent leurs troupeaux en transhumance dans la vallée d’Irghazer connue pour ses pâturages riches en sels minéraux.

Transhumance entretien

Gidéon Vink a suivi plusieurs familles peules pratiquant un élevage pastoral. Dans cet entretien il interroge le devenir des pasteurs alors que leur mode de production semble en crise, voire, en disparition. L’homme est au service du bonheur de la bête  et pas l’inverse. L’éleveur ne pense pas à lui-même mais à son troupeau. Quand le troupeau a soif, il faut aller chercher de l’eau, quand le troupeau a faim, il faut aller à la recherche des pâturages.

Mobilité et aléas climatiques

On désigne par transhumance la migration saisonnière et régionale, parfois transfrontalière, de troupeaux guidés par leurs bergers, seuls ou en famille.

Qu’elle soit quotidienne ou saisonnière, cette mobilité vise à optimiser le choix de plantes fourragères broutées, pour nourrir le plus efficacement les animaux.

Les « stratégies » pastorales

La transhumance est donc fondée sur des déplacements réguliers et saisonniers. Les déplacements sont le plus souvent prévisibles. Les bergers empruntent les mêmes pistes chaque année à la même saison vers des pâturages connus.

La mobilité des animaux s’opère à la fois à l’intérieur des pays sahéliens, des pays sahéliens vers les pays côtiers et au sein des pays côtiers.

L’élevage transhumant participe aussi à la mise en valeur de vastes espaces isolés assurant une présence humaine dans des zones de confins à forts enjeux sécuritaires.

Les pasteurs WodaaBé pratiquent continuellement une stratégie de survie, étant entendu que leurs techniques, leurs rapports sociaux et leur idéologie sont leur héritage et leur savoir-faire culturel

La mobilité organisée des hommes et des troupeaux est une stratégie de base pour s’adapter à la forte inégalité des ressources pastorales et hydrauliques.

Cette mobilité permet également de compenser le faible taux de renouvellement des ressources.

Maintenir l’élevage pastoral

L’élevage pastoral au Sahel apparaît aujourd’hui comme la meilleure option économique, sociale, sécuritaire et environnementale.

Son maintien requiert cependant un investissement d’autant plus grand que les régions pastorales sont longtemps restées les parents pauvres du développement.