Pouvoirs et vertus des bijoux sacrés touaregs
Les bijoux sacrés porte-bonheur attirent à eux les bonnes choses. Très souvent portés en pendentif, ils peuvent être en cuir ou en métal.
Le porte-bonheur est aussi immatériel lorsqu’il devient geste, parole ou écriture. On le cache ou au contraire on l’expose de manière évidente.
Qu’est-ce qu’un bijou amulette ?
L’amulette pourrait être considérée comme le stade primitif du talisman en ce qu’elle protège contre un mal indéfini, alors que celui-ci, surtout lorsqu’il est écrit, serait plus spécifique.
Le mot amulette traduit ses vertus apotropaïques : l’amulette sert à repousser les dangers, les maladies les mauvaises influences produites le plus souvent par l’envie qui peut se résumer dans la notion du « mauvais œil ».
La seconde traduit ses pouvoirs prophylactiques. L’amulette possède en même temps les charmes (medicines) ces qualités bénéfiques qui procurent à la fois réussite et bonheur.
Les amulettes talismans ou bijoux sacrés des touaregs
Les Touaregs du Mali et du Niger utilisent des bijoux en argent avec des inscriptions – bagues, pendentifs et plaques – comme talismans.
Un anneau avec une zone frontale incurvée ou plate peut avoir une inscription avec un chiffre linéaire ou, s’il est de grande taille, porter un motif « carré magique ».
Les symboles comprennent des chiffres arabes et perso-arabes, et peut-être aussi des chiffres occidentaux et des chiffres indiens, des lettres arabes, des caractères tifinagh et libyco-berbères; ou les sept sceaux islamiques.
La plupart des bijoux sacrés combinent des symboles de différents types. Les carrés magiques affichent parfois une symétrie complète ou partielle, avec des diagonales contenant des répétitions d’un symbole unique.
Les plaques touareg peuvent avoir également des motifs « carrés magiques », avec principalement des lettres Tifinagh..
On pense que ces talismans – qui prennent souvent la forme de bagues – confèrent une protection au porteur, guérissant ses maux et le protégeant de la maladie, du malheur et du mauvais œil.
Le caractère sacré des bijoux relève-t-il de la magie ?
Le catalogue du fonds arabe de la Bibliothèque nationale de France contient 163 manuscrits, dont 112 sous l’étiquette de « magie ».
Au XIXe et une grande partie du XXe siècle, ces textes étaient en effet perçus comme des affabulations peu dignes de l’intérêt scientifique.
Sur les nombreux textes existants de la tradition arabe, seule une infime partie a été étudiée et éditée.
Ces traités de magie ou de sagesse puisent dans des traditions de l’Arabie antéislamique, mais aussi dans l’Antiquité grecque, indienne, mésopotamienne.
De nombreux objets magiques (amulettes, talismans, etc.) sont mentionnés dans les textes fondateurs de l’islam (Coran, hadiths). Certaines formules antéislamiques ont été adaptées à la nouvelle religion
Reste que ces sciences sont généralement soupçonnées de friser l’idolâtrie et la mécréance.
De nombreux textes sont pourtant attribués à des auteurs de grande renommée, comme Aristote, Platon, Hermès, Apollonius de Tyane (Balînâs en arabe), mais aussi à des autorités religieuses comme le célèbre théologien du XIe-début XIIe siècle al-Ghazâlî.
Le plus important traité de magie ou de sagesse du monde islamique, attribué à al-Bûnî, maître soufi de la fin du XIIe-début du XIIIe siècle, est le Shams al-ma’ârif (« Le soleil des connaissances »).
Qu’est-ce que la sagesse antique ?
Dans la langue de l’antique Perse, le mot mage signifiait sage ; la magie ou sagesse, c’était la connaissance des choses divines et terrestres, la science par excellence.
En le considérant dans sa première acception, on voit que le mot de magie n’a pas le sens qu’on y a attaché ensuite, et qu’il signifiait plutôt l’étude des sciences naturelles que l’art d’opérer des prestiges.
On peut dire que, chez les anciens, la magie et l’art de la divination, mêlés en quelque sorte aux mystères de la religion, ont eu un caractère imposant et grave.
Ils sont d’une noblesse presque continue, qui les rend bien différents de la sorcellerie, qui semble, elle, plus particulièrement appartenir au moyen âge.
En somme : des études positives ont fait voir à notre siècle que la magie de l’antiquité n’était que la science elle -même; que la sorcellerie du moyen âge devait ses fictions à une imagination excessive.
Tout le mal qui s’est répandu dans le monde par l’ignorance et le fanatisme de l’autre, tenait à une profonde méconnaissance et aux préjugés.