Conflits et paix au Sahel
CONFLITS ET PAIX AU SAHEL
Ces dernières années, plusieurs régions de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont enregistré une augmentation des conflits impliquant les éleveurs.
Ces conflits prennent généralement la forme d’affrontements entre éleveurs et agriculteurs et ont un impact significatif sur la sécurité humaine, nationale et régionale.
Les conflits violents au Sahel ont des origines multiples et complexes, profondément ancrées dans l’histoire des pays, comme dans le cas des révoltes touarègues liées au sentiment d’exclusion et de marginalisation des communautés.
Les fragmentations ethniques, linguistiques et religieuses détruisent l’identité et rendent ainsi la gouvernance plus difficile.
Le changement climatique génère l’insécurité alimentaire, la malnutrition, la migration interne et les conflits.
La démographie galopante et l’augmentation des jeunes ont ralenti la croissance, et accentué les vulnérabilités sociales, éducatives et politiques. L’augmentation rapide de la population en milieu rural alimente en effet une tension grandissante pour l’accès aux ressources en terres arables, en eau et en pâturages. Cette tension conduit régulièrement à des heurts violents entre agriculteurs et éleveurs.
Les effets du changement climatique ont perturbé les moyens de subsistance et ont aggravé les tensions entre agriculteurs, éleveurs .
Les groupes extrémistes violents exploitent les clivages entre communautés rivales.
Diversité culturelle
Parler de conflits et paix au Sahel c’est faire prendre conscience qu’un défi dans le monde actuellement notamment au Sahel est la montée d’un extrémisme radical et violent, surtout parmi les jeunes.
Ces groupes de jeunes adoptent des idéologies politiques, économiques, sociales, culturelles et religieuses de plus en plus extrêmes et utilisent des moyens violents pour atteindre leurs objectifs.
Le Sahel a des cultures diverses, des groupes ethniques multiples et des religions et des langues différentes. Il est donc nécessaire pour le mieux vivre ensemble que les populations puissent vivre pleinement leur diversité.
L’ALTÉRITE UNE NÉCESSITE
L’autre c’est un autre moi-même, par conséquent un homme comme moi. L’intelligence du dialogue interculturel, c’est l’humanisme, c’est-à-dire la promotion de l’homme pour l’homme.
L’altérité est son fondement. L’autre c’est moi, moi c’est l’autre. Comprendre cela c’est comprendre le sens de la tolérance ou base de la diversité.
Dialogue interculturel
L’Afrique a pour ambition de rester un continent pacifique, où règne la concorde parmi les communautés.
La gestion efficace de cette diversité aboutira à la coexistence pacifique entre elles. Le dialogue interculturel permet aux uns et aux autres de comprendre les différences culturelles. La compréhension mutuelle est gage de paix. En d’autres termes, le dialogue interculturel est synonyme de sagesse.
Le dialogue interculturel est un échange d’idées entre groupes et individus culturellement distincts. Autrement dit, cela renvoie au meilleur vivre ensemble des peuples ou individus malgré leurs différences d’ordre ethnique, culturel, et linguistique.
Interculturalité et sagesse
Et la sagesse consiste selon Amadou Hampâté Bâ, à savoir souffrir la coexistence pacifique avec les autres, malgré leur différence. Le dialogue interculturel se veut une interconnexion des différentes cultures entre elles.
Dans l’univers culturel de beaucoup de pays ouest-africains par exemple, il existe une pratique du dialogue interculturel à promouvoir, à savoir la parenté à plaisanterie.
La parenté à plaisanterie est un vecteur de dialogue interculturel entre les peuples. Elle transforme les conflits en humour. En tant que source de solidarité ethnique, elle peut renforcer le lien social en contribuant à la reconnaissance et le respect de l’autre.
La consolidation de la paix au Sahel passe par l’instauration d’une paix durable, avant, pendant et après un conflit violent. Il s’agit de promouvoir des sociétés justes, pacifiques et inclusives.
Dans le contexte du pastoralisme nomade, il s’agit de réduire les tensions autour de l’accès aux ressources naturelles. Il est nécessaire de restaurer la confiance entre groupes sociaux. Le vivre-ensemble et la gestion pacifique des conflits sont des thèmes clés.