DIVERSITÉ CULTURELLE ET PEUPLES NOMADES
Suite à la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle, la culture est considérée « comme l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social.
La diversité culturelle est le reflet de la biodiversité et la diversité humaine est indissociable de la diversité des écosystèmes naturels, il demeure primordial de renforcer le lien entre diversité culturelle et développement tel que le propose la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle.
Diversité culturelle et développement durable
Selon cette Déclaration, la diversité culturelle constitue le patrimoine commun de l’humanité. Elle s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés humaine.
Elle est source d’échanges, d’innovation et de créativité. À ce titre, elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et futures. C’est donc à ce niveau que culture et diversité culturelle s’intègrent à la notion de développement durable.
Culture et biodiversité culturelle
En mettant la diversité culturelle au rang de « patrimoine commun de l’humanité », la Déclaration rend cette dernière aussi nécessaire pour le genre humain que la biodiversité l’est dans l’ordre du vivant.
Elle fait de sa défense un impératif éthique, inséparable du respect de la dignité de la personne humaine. Placée sur un pied d’égalité avec la protection de la biodiversité, la protection de la diversité culturelle est devenue une condition essentielle à la durabilité du développement.
Environnement et culture
Dans ce contexte, la diversité biologique et la diversité culturelle sont vues comme des phénomènes non dissociés qui se renforcent mutuellement.
Elles sont interdépendants puisque l’on ne peut ni comprendre, ni conserver son environnement naturel sans appréhender les cultures humaines qui l’ont façonné.
Savoirs et culture
Chaque culture possédant son propre ensemble de représentations, de connaissances et de pratiques, la diversité culturelle devient un gage de la biodiversité.
Par exemple, un lien direct peut être établi entre diversité culturelle et diversité biologique à travers le « savoir », enraciné dans les langues locales.
RENFORCER LA COHÉSION SOCIALE
Le pulaaku : l’âme qui fait l’unité culturelle des peuls
Le terme pulaaku, correspond, à un concept culturel nécessaire à la compréhension des notions d’identité chez les peuls.
Le pulaaku est une idéologie de la distinction et d’émulation culturelle parmi les populations peuls ; il s’avère un facteur fondamental de conditionnement de leurs relations avec les groupes ethniques auprès desquels ils résident.
Le pulaaku renferme les notions de savoir-vivre, de « bonnes manières », d’intelligence, et la conscience d’un héritage culturel et ancestral peul. Au sens le plus large, le pulaaku exprime toute la vie peule.
Les populations peules installées tout le long de la bande sahélienne, du Sénégal au Tchad, se déclinent en une multitude de sous-groupes, dont les pratiques et les comportements divergent. Cependant des comportements communs se retrouvent au niveau de l’attachement à la taille du troupeau, à la valeur de la foulanité au travers de la Pulaaku.
Diversité et unité sont des termes qui conviennent à l’ensemble du monde peul : diversité des environnements écologiques qui vont du nord Sahel aux abords de la forêt tropicale, diversité de l’histoire, qui a conduit des groupes à s’organiser en communautés, très restreintes ou en vastes Etats.
Quant à l’unité on la retrouve dans la compétence pastorale et dans un goût très prononcé de l’endogamie.
Les peuls ont une conscience aiguë de leur personnalité, conscience dont l’expression se retrouve dans des attitudes et comportements individuels ou collectifs élevés au rang d’une institution.
La Pulaaku plus qu’un art de vivre est une manière d’être. Les qualités multiples et diverses qui exigent du peul le respect de certains interdits tracent une ligne de conduite à suivre sous peine de perdre la « barka » (dignité).
L’idéal du pulaaku implique la soumission à l’impératif social et autorise cependant une déviance de cet idéal considérée comme une manifestation de liberté individuelle.
La liberté étant l’idéal suprême, il ne peut être question de soumission totale au pulaaku, mais plutôt d’une mise en scène judicieuse des qualités la constituant de manière à assurer une continuité de comportement.
Le pulaaku, par ses «interdits·» contribue à maintenir les valeurs peules et à renforcer· la cohésion· du groupe.