Economie pastorale

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ECONOMIE PASTORALE ET SES ATOUTS

Importance socio-économique de l’élevage

L’élevage constitue un secteur important dans l’économie pastorale de la région Sahel et Afrique de l’Ouest.

L’élevage joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté en assurant les moyens de subsistance. Des millions de personnes sont engagées dans diverses activités – production, transformation, commercialisation et services – des filières de l’élevage.

Le commerce du bétail et des produits animaux est une source reconnue de revenus et génère des emplois. Le secteur des produits laitiers en milieu rural et péri urbain offre des opportunités réelles et diversifiées d’emploi, notamment pour les femmes.

SOCIETE D’ECONOMIE PASTORALE

Les pasteurs doivent avoir accès à des ressources précises, ces ressources, qui rendent le système pastoral viable dans sa globalité, sont dispersées souvent de part et d’autre de frontières étatiques. Les groupes pastoraux établissent des droits coutumiers particuliers, souvent régis par des principes de flexibilité et de réciprocité.

Les systèmes pastoraux vont nécessairement de pair avec une organisation complexe et une base institutionnelle bien plus proche du modèle d’une société que de celui d’une exploitation agricole.

Ces systèmes permettent à tous les membres de la communauté d’accéder aux ressources essentielles. Elles remplissent par conséquent d’importantes fonctions de sécurité et de résolution de conflits.

Dans de nombreux pays sahéliens, le pastoralisme est à la fois une activité de production et un mode de vie. C’est une occupation découlant d’une véritable vocation.

Analyser les performances économiques de l’activité pastorale exige, cependant, de bien identifier les objectifs de la production pastorale. Deux objectifs principaux sont généralement poursuivis. Un premier ayant pour finalité ultime la production de lait valorisables sur les marchés. Un second consistant à dire que la vocation réelle de l’élevage pastoral est de faire vivre les éleveurs et donc, d’assurer leur sécurité alimentaire.

Contribution du pastoralisme à la mise en valeur d’un environnement incertain

L’efficacité des systèmes pastoraux à valoriser les zones arides et semi-arides est aujourd’hui reconnue mais pas par tous les acteurs. Leurs capacités à répondre aux trois défis sont insuffisamment argumentées scientifiquement.

Il y a donc un enjeu majeur à démontrer que ces systèmes d’élevage extensifs, simples dans leur principe mais complexes dans leur mise en œuvre puisqu’ils se développent dans des milieux difficiles, préservent un environnement fragile tout en sécurisant les sociétés rurales.

Pourquoi les politiques ont du mal à appréhender l’économie et l’écologie pastorales ? Il est difficile d’appréhender le rapport entre l’économie et l’écologie pastorales.

L’unité écologique et sociale

Les études scientifiques des pâturages ont étudié les quantités produites, les valeurs nutritives, la résistance aux sécheresses. Elles sont le plus souvent orientées par une perspective de gestion des ressources et d’aménagement du territoire.

Moins souvent, elles sont conduites sous l’angle de la construction du savoir et de la qualification des ressources par les pasteurs. De nouveaux travaux caractérisent aujourd’hui l’écologie pastorale par l’interactions humains–animaux–environnement.

Les aspects cruciaux de la spécialisation pastorale sont en particulier une mobilité stratégique et une alimentation sélective.

En milieux arides et subarides, le droit à la mobilité est donc une ressource stratégique pour les systèmes pastoraux. Elle implique les savoir-faire individuels, l’organisation sociale au-delà du pastoralisme, l’environnement institutionnel et les infrastructures.

L’accès et le partage des informations écologiques et économiques jouent un rôle clé dans la quête des « bons endroits », lieux non enclos, toujours recherchés.

Dans les sociétés pastorales, l’accès stratégique à l’eau et aux pâturages repose, quand tout va bien, sur la réciprocité des droits prioritaires. Les ayants droit locaux n’ont pas besoin de négocier l’accès à l’eau. L’accès des transhumants est régulé par la limite imposée à la durée de leur séjour.

GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES

L’accès aux ressources, les groupements sociaux et les institutions traditionnelles sont des éléments interdépendants. Les éleveurs nomades ou transhumants doivent tisser des réseaux sociaux souples et étendus afin de pourvoir à leurs besoins en espace afin de tirer au mieux parti des pâturages et de la diversification du cheptel.

Ces réseaux sociaux sont également indispensables pour assurer l’appui mutuel que se portent les pasteurs lorsqu’une crise frappe le cheptel.  D’autant plus que les sécheresses, épidémies et conflits armés sont aujourd’hui de plus en plus fréquents.

Chaque population pastorale a adopté ses propres solutions sociales, ancrées dans sa culture spécifique. Cependant, certaines institutions sont pour ainsi dire universellement partagées, comme celle de la parenté fictive.

La parenté fictive est une manière imagée de nouer des liens sociaux similaire aux clans et lignages. Elle permet de qualifier l’appartenance simultanée des individus à des groupes sociaux dans différents niveaux de la société. Le plus haut niveau de la segmentation est occupé par les groupes les plus étendus.

Les pratiques pastorales, les droits d’accès collectif aux ressources pastorales et la réciprocité sont inscrites dans le tissu social. Il est lui-même élaboré à travers divers rituels, pratiques de mariage, systèmes de classes d’âge et de générations propres à chaque groupe.

Les institutions traditionnelles assurent une gestion adéquate des ressources naturelles d’intérêt pour le système pastoral. Les dirigeants traditionnels sont l’expression des groupes sociaux concernés, à différents niveaux sociétaux.

Les groupes sociaux concernés sont qualifiés par des identités collectives reconnues en externe comme en interne. Les mêmes groupes bénéficiant de droits collectifs sur des ressources naturelles données (puits, étangs, pâturages, forêts…). Les identités collectives obtiennent sur ces ressources les droits qui en découlent.

L’identité aux niveaux ethnique et sub-ethnique représente donc un élément structurant intégral du système de gestion.