Filière laitière

zébus filière du lait

LA FILIÈRE LAITIÈRE AU SAHEL

Le développement de la filière laitière est essentiel pour réduire la dépendance aux importations et pour faire reculer la pauvreté au sein des
familles de producteurs locaux.

Dans les pays sahéliens, c’est autour d’un cheptel important dispersé dans l’espace, que s’organisent les productions laitières. La demande en lait est en augmentation constante.

Cependant, en dépit de ce potentiel important, l’accès de la population à la production locale de lait est très limité.

La production du lait local

La production locale de lait en Afrique de l’Ouest est assurée par des systèmes de production basés sur la mobilité des éleveurs et de leurs troupeaux.

Cette mobilité est primordiale pour assurer une production durable de lait tant au niveau socio-économique qu’au niveau environnemental.

Une sédentarisation des troupeaux impliquerait une perte en termes d’efficience et d’efficacité économique, notamment dans le Sahel.

La filière du lait local représente un potentiel énorme pour le développement du Sahel.

Pour en savoir plus : Retour sur les expériences de Vétérinaires Sans Frontières Belgique 

Le lait est au cœur de la tradition africaine.

Le lait est un aliment noble, marqueur des sociétés pastorales. Il est consommé sous forme de lait frais, de lait caillé, de crème de beurre, d’huile de beurre, de boissons lactées, de fromages.

Cette diversité des produits représente un véritable patrimoine qui contribue à forger les identités locales. Mais cette richesse culturelle n’est pas figée. Elle évolue sous l’effet de plusieurs facteurs comme l’urbanisation, et plus inquiétant, elle est menacée surtout par la concurrence internationale accrue.

Soutenir la production laitière locale

Au Mali, 30 % de la population vit directement de cette activité. La reconnaissance et la valorisation économique de ce patrimoine laitier passent par une meilleure caractérisation des produits, des techniques et des savoir-faire.

En outre, une meilleure intégration de l’élevage aux économies nationales pourrait constituer un levier de développement puissant, notamment au Sahel, région pastorale par excellence.

L’essentiel de la production laitière africaine est assuré par des élevages pastoraux ou agro-pastoraux.

Commercialisation du lait

Le lait cru n’est que rarement commercialisé. Une grande diversité de procédés assure la conservation des produits.

Les éleveurs fabriquent des produits issus du caillage lactique et du barattage de la matière première. Ces produits traditionnels, sont fabriqués à partir du lait de vache, du lait de petits ruminants ou d’un mélange des deux.

Ils participent à un commerce relativement important de proximité (lait caillé, beurre solide) ou de longue distance (beurre fondu).

Certains éleveurs du Niger, du Mali fabriquent du fromage frais à pâte séchée, le tchoukou, fabriqué à partir de lait de petits ruminants ou de bovins.

Ce bassin fromager Touareg est, avec le Soudan, la seule zone d’Afrique subsaharienne dans laquelle l’utilisation de la caillette est maîtrisée de manière traditionnelle pour la fabrication du fromage.

En effet, les autres fromages traditionnels africains résultent soit d’un caillage du lait par les plantes, soit du chauffage du lait fermenté. Au Bénin, ce sont les feuilles de Calotropis procera qui sont utilisées pour la fabrication du fromage peul depuis plus de 100 ans.

FILIÈRE LAITIÈRE ET PRATIQUES PASTORALES

Les pratiques pastorales des bergers nomades et la filière laitière

Le pastoralisme nomade, bien qu’il prédomine dans les zones arides, impropres aux cultures est marginalisé car son mode de vie naturelle ne correspond pas aux critères de développement occidentaux.

Le comportement des producteurs n’est pas déterminé par une finalité spécifiquement économique ni par une logique qui aboutit à maximaliser la production.

Vocation laitière du pastoralisme

La notion de rentabilité, telle que l’économie de marché la conçoit, n’intervient pas dans la stratégie économique des éleveurs dont l’objectif est d’œuvrer à la satisfaction des besoins biologiques et sociaux. De manière général, les troupeaux bovins sont à vocation laitière.

Le pastoralisme est un mode de vie

Pour les bergers nomades peuls en particulier, l’importance du troupeau, c’est d’abord le bonheur et le prestige procurés par la possession d’animaux, ensuite le lait que donnent les vaches. Le lait et ses différentes transformations sont les seules occupations nobles dont doit s’occuper la femme.

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