Le Fouta Djallon : Eden des peuls

Fouta Djallon

Le Fouta Djallon : l’arche de Noé peule

Le domaine habituel du peul, c’est la zone soudanienne, des pays du Nil jusqu’aux plaines sénégalaises. Or, avec le massif de l’Adamaoua au Cameroun, le Fouta Djallon est la seule région où la communauté peule se soit aventurée en dehors de son périple coutumier.

Grâce à ce trait singulier, les Peuls ont réussi en se fixant à imposer avec leur domination politique, leur langue, leur religion, et toute leur civilisation. Le Fouta Djallon est le château d’eau de l’Afrique Occidentale. il déverse ses eaux vers la Gambie, Sénégal vers le Nord, sur la marge orientale vers le Niger, et vers les rivières du Sud.

Or l’Adamaoua seul a un rôle comparable, déversant ses eaux vers le Niger, le Tchad et le Congo. Deux châteaux d’eau, deux bastions peuls : c’est bien la montagne qui offre aux peuls le cadre idéal où ils ont pu fixer un solide empire, grâce au relief, au climat, à la vocation tant pastorale qu’agricole de leur terroir.

Les migrations peules en Afrique de l’Ouest

En Afrique Occidentale, les éleveurs peuls nomades ou semi-nomades ont été contraints, au cours de leurs déplacements, de s’adapter constamment à de nouveaux contextes et de trouver des formes de coexistence avec les populations sédentaires.

Dans les situations où ils sont minoritaires, ils se sont souvent intégrés dans d’autres sociétés grâce à des spécialisations professionnelles rares ou inconnues dans ces nouveaux milieux, reposant sur leurs connaissances coraniques ou leur savoir-faire pastoral.

Les Peuls ont ainsi été amenés à exercer des rôles très différents selon les conjonctures historiques, en se présentant tantôt comme aristocrates guerriers, tantôt comme pèlerins, savants et marabouts, parfois comme simple bergers.

Les caractéristiques naturelles du Fouta Djallon

La Moyenne Guinée ou Fouta Djallon est un ensemble de hauts plateaux, de vallées et de massifs montagneux, le Fouta Djallon couvre 22,6 % de la superficie du pays.

L’altitude relativement élevée et l’influence de l’océan Atlantique modifient le climat tropical en un climat de type « foutanien » avec la succession de deux saisons bien distinctes : la saison très sèche et la saison des pluies assez courte.

L’harmattan souffle en saison sèche. Les sols sont pauvres et les terres fertiles sont rares. Le relief et le climat déterminent la diversité des paysages et de la formation végétale, constituée de savane boisée et de forêts clairsemées sur les montagnes et de forêts galeries le long des cours d’eau.

Sur le plan hydrographique, le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». En effet, l’altitude élevée et la pluviosité importante ont favorisé la naissance de nombreux cours d’eau émaillés de chutes et de rapides.

Les caractéristiques rurales du Fouta Djallon

Malgré le caractère montagneux du relief et la faible étendue des plaines, la Moyenne Guinée est une région essentiellement agro-pastorale. On y cultive le fonio, le riz, le maïs, la pomme de terre, l’oignon, le taro, la patate et le manioc. On y rencontre également des arbres fruitiers comme les manguiers, orangers, mandariniers et avocatiers. Quant aux cultures industrielles, elles sont moins développées à cause de la structure particulière des sols, généralement pauvres.

Par contre, l’élevage est pratiqué à une large échelle, à tel point que le Fouta est considéré comme la première zone d’élevage de la Guinée. Il semble être prédestiné à l’élevage d’immenses troupeaux de bovins sur les hauts plateaux couverts de grandes étendues de pâturage en saison des pluies.

Les caractéristiques historiques et sociales du Fouta Djallon

Accompagnés de leurs troupeaux de bœufs, les peuls sont venus par vagues successives du Sahel sénégalo-mauritanien, puis du Macina. Ils se sont d’abord superposés à des populations autochtones de cultivateurs-chasseurs peu nombreuses.

La colonisation française et l’indépendance nationale ont contribué à la déstructuration de cette société peule. Les peuls se sont vus contraints par les nécessités socio-économiques de se lancer dans le monde des affaires. Les secteurs agricole et artisanal, qu’il ne pratiquait pas naguère, sont aujourd’hui investis par eux. Mais c’est surtout dans le secteur commercial que les peuls sont de plus en plus nombreux

Il s’ensuit qu’ils sont présents dans la plupart des marchés publics et des grands centres d’affaires de Conakry et des capitales régionales.