Les Touaregs, se divisent en «KEL» (confédérations) qui prennent leurs noms des localités occupées. Ils possèdent une structure hiérarchique dont le sommet est occupé par un «AMENOKAL» chef suprême.
Le refus touareg de l’assimilation et le désir de protéger sa propre identité culturelle a souvent déterminé les conflits a qu’ils ont mené. Avant la colonisation les Touaregs étaient riches et puissants. Mais la colonisation, la déchéance économique et les catastrophes climatiques ont affaibli leur pouvoir. De plus en plus nombreux ils ont dû abandonner la vie nomade et s’installer dans le banlieues des villes où ils survivent péniblement
KEL TAMACHEQ OU CEUX QUI PARLENT LE TAMACHEQ
Les Kel Tamacheq évoluent depuis très longtemps dans le Sahara ou dans le nord du Sahel, où la recherche de l’eau conditionne la vie.
Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’ils soient éleveurs nomades : les besoins en nourriture du bétail poussent à la nomadisation.
Cependant, ces tribus partagent aussi des valeurs qui forment leur culture. Ils ont une même organisation politique et sociale, un habitat et des habitudes alimentaires identiques, une vision symbolique du monde, et des rites semblables.
Les codes d’honneur « ashak », « takarakit » imposent aux personnes, hommes et femmes, jeunes et vieux, des comportements marqués par l’altruisme. Ces valeurs sont la générosité, la noblesse de caractère, le dépassement de soi, l’endurance, la patience, etc.
Même si l’on déplore le non-respect de ces codes par la jeunesse. Il n’en demeure pas moins que dans beaucoup d’aspects ils déterminent encore la vie des communautés touarègue et contribuent beaucoup à la paix sociale et à l’harmonie.
Une culture nomade riche
Les Kel Tamacheq ont comme point de référence la tente, fabriquée en peaux qui représente le foyer; C’est la cellule élémentaire de la vie nomade, mais aussi le territoire de la femme par excellence. La tente étant reliée par son biais à la culture et au monde social.
Cette vie nomade implique une nourriture assez pauvre, basée sur le lait et le mil, toutefois la vie sociale est plutôt riche. Les gens se retrouvent le soir pour des heures de discussion, des contes et des poésies.
ORGANISATION DES KEL TAMACHEQ
Les Kel Tamacheq ont une société hiérarchisée, où les familles individuelles se regroupent en campements, familles au sens large. Puis, de manière encore plus large, ils forment des tawshit (lignages) groupe social dont tous les membres se reconnaissent une même origine ou un ancêtre commun, réel ou présumé.
Chaque tawshit joue ensuite un rôle spécifique dans la vie sociale. Les groupes se répartissent en tribus guerrières tributaires imghad, tribus de nobles appelés imajeghen qui détiennent l’ettbl, symbolisant le pouvoir politique.
Ce sont ces tribus guerrières et nobles qui ont intéressé le plus les chercheurs ou l’administration coloniale, puisque les membres de ces tribus correspondent bien à la vision romantique des touaregs.
L’Amenokal en Ahaghar
Les tribus sont regroupées au sein d’un ettbl (confédération), sous l’autorité d’un chef, choisi traditionnellement dans l’une des tribus d’imajeghen.
L’Amenokal est le chef d’une fédération ou confédération. Les tawshit se définissent en deux catégories : celle des imajeghen, et celle des tributaires Imghad. Leurs relations sont d’ordre politique et économique.
Les artisans inaḍen, en très petit nombre, forment une caste aux attributions spécifiques. Ils sont chargés de l’art du feu, de la conservation de certains rites et traditions en relations de clientèle avec les uns et les autres.
Intronisation de l’amenokal
L’amenokal est élu par tous les amghar (ou chefs de clan) représentant les clans tributaires et par les aristocrates chefs de famille. Il est choisi parmi plusieurs prétendants, héritiers du droit au commandement en ligne utérine et dont on connaît parfaitement la généalogie jusqu’à quatre ou cinq générations.
Il est choisi en fonction de son caractère, de ses qualités morales et physiques, de son courage et de sa générosité, et quelques fois aussi de son âge.
Les fonctions de l’amenokal
L’amenokal rend la justice. Il arbitre les différends à tous les niveaux. Il intervient dans les associations économiques concernant les lignages imajeghen et les lignages de guerriers tributaires (imghad). Son intervention permet la survie des segments lignagers des imajeghen exclus du droit d’accès au commandement. Il décrète la guerre collective avec l’accord et l’appui des autres imajeghen en cas de menace, de besoin, ou bien pour défendre l’honneur et la cohésion morale de son groupe.
L’amenokal est donc le point de convergence de la vie et la référence qui permet le bon fonctionnement de la vie collective, qu’elle soit politique, économique, sociale ou morale.
Cependant, ses pouvoirs ne peuvent s’exercer qu’en fonction de la cohésion morale de son əṭṭəbel ou tobol et de la force de l’idéologie qui sous-tend cet ensemble.