Pastoralisme en danger

extractions minières

EXTRACTION MINIÈRE & PASTORALISME EN DANGER

Les concessions minières (accordées ou en négociation) s’étendent sur près de quatre-vingt-dix mille kilomètres carrés de la bordure ouest du massif de l’Aïr (région d’Agadez), territoire situé entre la frontière algérienne et la falaise de Tiguidit.

Aucune consultation n’a été menée auprès des populations du Nord (au moins trois cent mille personnes, principalement des Touaregs) dont les territoires ancestraux ont été concédés à des compagnies.

Les habitants de la zone de Tegguidda n’Tessoum (ouest d’Agadez) ont été sommés d’évacuer le périmètre (environ deux mille cinq cents kilomètres carrés) concédé à Sino-Uranium. Niger Uranium Limited, qui a démarré la prospection à Ingal et Ighazer, a interdit aux éleveurs l’utilisation de puits pastoraux.

Autour du site d’Imouraren, les activités d’exploration conduites par Areva font fuir le bétail et rendent l’élevage impossible. Les occupations traditionnelles des populations – l’exploitation artisanale de sel, l’agriculture oasienne et surtout l’élevage transhumant – ainsi que le complexe équilibre qui les organise sont sérieusement menacés.

Pastoralisme en danger avec la destruction des aires de pastoralisme

La future zone minière recouvre les principales aires de nomadisation, dont les riches pâturages de la plaine d’Ighazer (6), lieu de la « cure salée » — rendez-vous annuel de dizaines de milliers d’éleveurs, permettant d’assurer aux troupeaux les apports en minéraux.

Extrait de l’article de Anna Bednik-Le Monde Diplomatique-Juin 2008. Pour lire l’article en entier

Accès à l’eau en danger de disparition

L’eau, dans la région saharextractions minièresienne, est une ressource rare. Le fait qu’Areva pompe le liquide « dans une nappe fossile, qui se renouvelle à un rythme millénaire, va provoquer son assèchement rapide et être catastrophique pour l’agropastoralisme, qui pèse dans le PIB nigérien deux fois plus que l’exploitation de l’uranium », selon Raphaël Granvaud, membre de l’ONG Survie.

Lorsqu’on a demandé à Almoustapha Alhacen, président de l’ONG locale Aghir in’Man ce qu’AREVA laissait derrière elle, il a répondu : «La pollution durable! Un manque d’eau considérable parce que les nappes sont déjà vides à 70%.

Comme elles se remplissent tous les 100 millions d’années, autant dire qu’elles ne se remplissent pas.

En quarante ans d’activité, c’est un total de 270 milliards de litres d’eau qui ont été utilisés, contaminant l’eau et vidant les réserves d’eau dans l’aquifère qui ne seront pas reconstituées avant des millions d’années.

Sur quatre des cinq échantillons d’eau prélevés par Greenpeace dans la région d’Arlit, la concentration en uranium était supérieure à la limite recommandée par l’OMS pour l’eau potable.

Les données historiques indiquent une augmentation progressive de concentration en uranium pendant les vingt dernières années, ce qui peut démontrer l’impact des opérations minières. Certains échantillons d’eau contenaient même un gaz radioactif dissous, le radon.

Disparition de la biodiversité

La faune a également disparu. La flore a disparu. C’est un pays désertique, mais des arbres, il y en a. Seulement, leurs racines ne peuvent pas aller à plus de 60m ! Or, les nappes sont maintenant à 300m : les arbres ne peuvent pas aller les chercher.

L’héritage pour nous, c’est la pollution durable.

Santé animal en grande difficulté et évolution du pastoralisme

La santé animale est aussi en péril. Du côté de l’élevage comme des animaux domestiques.

pastoralisme et radioactivitéLa pollution sonore oblige quant à elle beaucoup d’animaux à quitter cette zone, qui est leur zone naturelle de vie. L’exploitation de toute cette zone, puisque 159 permis ont été distribués, condamne le pâturage.

On va assister à la baisse de ces animaux vers le sud…tout cela va renforcer et aggraver la désertification» explique Marou Amadou, président de l’organisation des droits de l’homme appelée Le Front Uni pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques (FUSAD).

L’exposition à la radioactivité endommage l’écosystème de manière définitive et peut également causer des problèmes de santé : maladies respiratoires, malformations à la naissance, leucémies, cancers, pour ne citer que quelques exemples.

Les maladies et les problèmes de santé sont nombreux dans cette région et le taux de mortalité lié à des problèmes respiratoires y est deux fois plus élevé que dans le reste du pays.