Petite louange au dromadaire

petite louange au dromadaire

PETITE LOUANGE AU DROMADAIRE

Le dromadaire un animal emblématique

Cet article cite des extraits des écrits faits par les colons.

Le plan de  « pénétration touarègue » élaboré à Gao en 1908 par la colonisation française dit  : “L’objectif de la “pénétration touarègue” est essentiellement d’ordre économique et social : mise en valeur d’une vaste région qui, sous le pied touareg, est d’un apport actuel médiocre ; transformation progressive d’une race qui, actuellement, est une non-valeur sociale, une gêne et une menace pour les races voisines plus productives.

Est-ce possible d’enrayer ce fléau? Oui, en arrêtant inexorablement la descente des Touareg vers le sud ; en les poussant à la sédentarisation dans la zone méridionale déjà atteinte et encore cultivable.

En dehors de cela, il ne reste qu’une solution : exterminer la race touarègue ; cette solution n’est pas à envisager… ” [Richer, cité par Olivier de Sardan, 1984 : 155].

Petite louange au dromadaire, sauveur des nomades !!!

Cette solution extrême se trouvait pourtant être, pour d’autres Français, la meilleure : « Si nous voulons à toute force rester dans ce pays de sable, il nous faut songer à le pacifier coûte que coûte, sans avoir aucune pitié pour la race touarègue qui n’acceptera jamais, à mon sens, de se ranger sous la loi d’un maître qui prêche la paix et le travail.

Les Touareg n’ont pas plus de raison d’exister que n’en avaient jadis les Peaux-Rouges.

Malheureusement, le climat du désert et l’être fantastique qu’est le chameau nous créent des obstacles que n’ont pas connus les Américains. Il est cependant possible de vaincre les difficultés.

La guerre européenne terminée, nous pourrons disposer de quelques escadrilles d’aéroplanes. L’envoi de ces puissants engins serait d’un effet radical. »

Projet saharien des colons

Une vision économique ou une reconfiguration territoriale. A la veille de la conquête coloniale, le Sahara était structuré en zones d’influence politique, principalement, contrôlées par les confédérations Touarègues (Hoggar, Aïr et Ouelleminden).

Avec les conquêtes coloniales, Il s’est vu occupé par les Français et les Italiens (Libye). Suivant les spécificités de la colonisation française, l’espace est découpé en cinq zones au début des années 1950.

Le découpage n’a pas tenu compte de l’organisation qui existait.

Merveilleux vaisseau du désert

 Le chameau aura vécu ? Tant mieux. Il n’y aura qu’à attendre les chemins de fer et, pendant ce temps, les pâturages pourront pousser librement quand il aura plu.

La question de l’aéroplane doit être posée le plus tôt possible. À moins que nous ne décidions de céder des territoires qui laissent autant de blanc sur nos registres que sur les cartes les plus complètes.

Mais y aurait-il preneur ? » [Rapport du cercle d’Agadez, septembre 1916, cité par Olivier de Sardan, 1984 : 156].

Face au dessein de pouvoir contrôler un territoire pour la mise en valeur duquel les populations touarègues ne semblaient alors d’aucun apport, la « cause touarègue » aujourd’hui aurait-elle existé s’il n’y avait pas eu l’être fantastique qu’est le chameau ?

Naissance des discriminations

L’occupation coloniale créera les premières discriminations entre nomades et sédentaires. Les actuelles régions Nord du Sahara ont souffert d’une sous-administration.

Rien n’avait été entrepris en direction des populations nomades dans le domaine social et culturel. Le résultat le plus négatif aura été que rien n’a été entrepris pour le bien-être physique ou culturel des populations nomades.

L’indépendance met en pleine lumière leur marginalisation et les fractures, qui en ont résulté et qui perdurent de nos jours.

mascotte de l'association Tafouk