Rébellion et terrorisme

rebellion-et-terrorisme-1057x321 Rébellion et terrorisme

Ce qu’il faut savoir sur le terme rébellion

Cet article a pour but de vous informer sur ce qu’en occident on appelle rébellion et terrorisme pour enrichir votre culture générale.

Pour commencer une  citation de Thomas Edward Lawrence (Lawrence d’Arabie)

« User des procédés de la guerre contre une révolte, c’est aussi sale et aussi long que manger de la soupe avec un couteau. » (Inspiré du verset du Livre des Proverbes de la Bible (IX, 1-6): « La Sagesse s’est bâtie une maison ; elle a taillé sept colonnes »)

Qu’appelle-t-on rébellion ?

La rébellion est un sentiment d’indignation et de réprobation face à une situation.

Albert Camus nous explique ce qu’il faut comprendre sur la révolte et la rébellion !!!

La révolte c’est d’abord : le refus de la fatalité du mal, quelles que soient ses formes – injustices, inégalités, corruptions, médiocrités. C’est le désir de transformer le monde au lieu de se satisfaire de ses imperfections.

La révolte c’est  désobéir pour affirmer sa liberté d’esprit. En ce sens, la révolte consacre le caractère sacré de l’homme.

Si la révolte et la résistance réussissent à forcer la cohésion et l’organisation du groupe, la rébellion est d’abord une attitude de l’esprit. Tous les empereurs africains des siècles passés qui ont résisté à la colonisation peuvent être définis comme des rebelles et des résistants.

Le révolté ou le résistant refusent d’obéir, de se soumettre ou de collaborer. Le rebelle refuse d’appartenir. Il s’oppose à toute puissance englobante, la société, les institutions.

Il faut dire que la révolte n’est pas enfermement sur soi, désir de détruire autrui ou soi-même. Voilà plutôt le langage qu’il tient : « Je me révolte parce que je refuse qu’on touche à mon intégrité, à ma dignité. J’ai une part d’être à défendre. »

Pour comprendre le monde tel qu’il est, il est nécessaire de comprendre l’histoire des occidentaux, et de certains philosophes qui  ont marqué leur société, il faut donc lire les œuvres d’Albert Camus.

La rébellion comme langage et culture politique

Si le terme de révolte n’existe pas avant 1501 en français, c’est parce que le « révolté », loin de se considérer comme un révolté, voit dans sa rébellion l’outil nécessaire d’ouverture d’un espace public.

L’analyse du terme « rébellion » permet de reconsidérer la fonction de la rébellion en même temps que sa finalité : c’est-à-dire qu’elle constitue en occident, un mode accepté, structurel de communication politique entre populaires et élites et joue, le rôle dévolu aux manifestations dans les sociétés démocratiques.

De ce fait, elle participe, non d’un mouvement de refus, mais d’une contribution active au processus d’édification et d’adaptation des gouvernements citadins.

Quelles sont chez l’Homme les racines de la rébellion ?

Depuis des siècles, les sociétés voient exploser révolutions, frondes, coups d’Etat, émeutes ou rébellions.

Là où il y a une révolte, il y a une conscience et une conviction, une lucidité et une volonté, répond Bernard de Castéra, auteur de « La révolte est-elle juste ? » Et « Plus la révolte est profonde, plus elle révèle un sens élevé de la Justice et du bien« .

Les révoltes les plus « sacrées » sont celles qui surgissent lorsque la personne humaine est niée dans ses droits les plus fondamentaux.

La révolte serait donc révélatrice d’une nature humaine dotée d’une dignité spécifique.

Légitimations théoriques de la rébellion

En France, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme le droit de résistance à l’oppression comme un des droits de l’homme avec la propriété, la sûreté et la liberté.

Et on trouve dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

Malheureusement les révoltes ou rébellion perdent souvent leur sens

Hélas les révoltes finissent par trahir leurs idéaux, et peuvent parfois tourner au bain de sang et à la violence. Elles font pire que l’oppresseur.

A cela deux raisons majeures : la quête d’une égalité que l’on veut entre les êtres finit par nier les droits de chaque personne ; et une interprétation extrême du concept de liberté peut aboutir à justifier le crime, le suicide et la destruction.

Quand la révolte poursuit une conviction, elle s’enferme vite sur cette croyance, et finit par oublier les droits du groupe qu’elle entendait servir au départ.

Il est important de noter qu’il existe des voies de révolte non-violentes qui sont très efficaces contre l’injustice.

Le philosophe Bernard de Castéra dit : « la violence n’est jamais à utiliser pour arriver à ses fins, et je suis catégorique ! La violence est toujours condamnable parce qu’elle est une négation de notre humanité.

Si le but recherché est légitime, on ne peut pas utiliser des moyens injustes pour obtenir un résultat plus juste : il doit toujours y avoir une moralisation de l’acte par rapport au but recherché.

D’ailleurs, la violence permettra tout au plus de monopoliser à court terme le devant de la scène mais risque fort à long terme de discréditer les revendications plutôt que de les faire accepter…

Toujours selon l’auteur Il faut toujours éviter les actes violents ; c’est une mauvaise tactique et c’est même une maladresse de les utiliser car les actes violents déconsidèrent leur auteur et donc ce qu’il représente et veut défendre.

Rébellion n’est pas violence sauf dérapage mais le terrorisme l’est

Il est d’usage de faire naître le terrorisme en 1794, année de la Terreur. L’objectif de la Terreur consistait à renforcer le pouvoir en place face aux menaces « contre-révolutionnaires ».

Des exécutions à répétition, orchestrées par les hautes instances judiciaires et la police républicaine, furent perpétrées sur les grandes places publiques.

Mais si le geste remonte à 1794, le « terrorisme » n’apparaît, comme mot, que quatre ans plus tard : il désigne un « système », un « régime de la terreur » (Académie française).

Les gouvernements auraient donc fondé le terrorisme, comme pratique, méthode et modalité d’action, avant de voir cette dernière se muer en outil de sa propre remise en cause !

Ce n’est qu’en 1994 que le terme est caractérisé en France, dans le nouveau Code pénal : « Crimes de droit commun commis intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur. »

Le Larousse 2016 cerne quant à lui le terrorisme comme un « ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système »

Pour l’ONU, le terrorisme aura les contours d’une « méthode » liée à un acte, il n’est jamais associé à une idéologie : « Toute action  qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d’un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d’intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s’en abstenir. »

Approche qu’Albert Camus donne à la question du terrorisme.

Que faut-il entendre par « terrorisme » ? « Les terroristes ne se considèrent pas comme de « vulgaires » criminels mais comme des militants politiques qui veulent créer un état de guerre pour se faire consacrer par leurs ennemis comme des adversaires légitimes ».

Les terroristes se posent ainsi en alter ego du pouvoir en place, mais sans passer par l’épreuve de la représentation politique.

D’autre part, cette « guerre » que le terroriste « déclare », est sans champ de bataille, sans face à face ; la guerre se ressent partout mais ne se voit nulle part.

Ainsi la « guerre » terroriste repose sur une relation où le terroriste se cache derrière l’apparence d’un citoyen ordinaire.

Le  militant meurtrier transgresse le « droit de guerre » lui-même car il subvertit aussi « l’éthique du combat loyal » : pas d’uniforme permettant d’identifier le combattant et d’imputer un acte à une chaîne de commandement, pas de code d’honneur, pas de règles partagées.

Le terroriste dira également que lorsqu’il lui arrive de commettre des crimes à but lucratif (trafic de drogues, réseau de prostitution…), c’est pour trouver de l’argent pour la « cause ».

Albert Camus a saisi que le terrorisme est une arme vicieuse qui dénature la guerre, pervertit la justice et détruit la politique… au nom de la politique. »

Comment s’extraire de cette spirale de violence ? Une seule issue d’après l’auteur français : faire l’effort de « reconnaître les raisons de l’adversaire ».

Puisqu’il y a lieu d’hésiter à identifier, crime privé et acte terroriste, il convient d’enquêter sur la « démarche personnelle » que suit un terroriste lorsqu’il « se décide » à tuer.