Sahel-Sahara

Sahel sahara

SAHEL-SAHARA, ESPACE MOBILE

Sahel-Sahara avec le désert comme espace est construit par le mouvement. L’aridité est une de ses composantes essentielles – ainsi, il se déploie comme espace de transition, de circulation.

Le Sahel a été longtemps présenté comme une zone biogéographique de contact voire d’affrontement entre deux formes d’exploitation des milieux, deux formes concurrentes d’organisation de l’espace : nomadisme et sédentarité.

Quant au Sahara, il a été considéré surtout comme un espace de transit. Le désert dans ce contexte est un entre-deux, dans le sens où il se trouve entre deux aires géographiques qu’il sépare mais où son rôle de vecteur est évident.

Les Fulbé-Wodaabe et les Touaregs sont les habitants de cet espace marginal, en tant que nomades.

Communauté marginalisée

Le Sahara et le Sahel sont perçus dans le contexte du développement mondial comme des régions de conflits et de famine tout en représentant des destinations touristiques prisées.

Ces régions sont marginalisées tout comme leurs habitants, considérés eux aussi comme marginaux.

L’espace nomade conditionnent les modes de vie mais également les modes de perception des populations qui le traversent. Fondé donc sur une représentation nomade, l’espace est vaste, ouvert.

Pour les éleveurs nomades, le temps et l’espace servent de cadre permanent à une exploitation extensive du milieu. Le calendrier pastoral se déroule selon un cycle annuel qui comporte des saisons annoncées par l’apparition et la disparition d’étoiles et de constellations.

Le territoire touareg

Les Touareg, évoluent sur une zone traditionnelle d’environ 2,5 millions de km² au cœur du Sahara central, “dans le sud de l’Algérie, autour du Tassili de Ajjer et des villes d’In Salah, Djanet et Tamanrasset, au nord du Mali et à l’est du Niger, autour de Bilma et Agadez”.  

Au Mali, les Imageren, se désignant eux-mêmes comme Kel Tamasheq, appartiennent à des sociétés tribales. Ces sociétés portent un nom différent en fonction des régions où elles vivent.

Les différentes tribus sont regroupées en huit principales confédérations dont trois se situent au Mali : les Kel Adrar dans la région de Kidal, les Kel Ataram dans la région de Gao, et les Kel Ansar dans la région de Tombouctou.

Les relations forgées au fil des siècles au sein de ces tribus, entre ces tribus et entre leurs confédérations, influencent encore aujourd’hui la population touarègue.

DISPARITION DU NOMADISME ET DE LA BIODIVERSITÉ

Le nomadisme et ses diverses formes de mobilité ainsi que le pastoralisme relient le Sahara et le Sahel. En moins de cinq décennies, le mode de vie nomade a drastiquement régressé.

Il est en forte dégradation et diminution dans les États sahéliens, où les nomades étaient pourtant, les plus nombreux parmi les populations sahariennes.

Ce recul est directement subordonné aux graves crises qui ont affecté ces régions : les unes, souvent évoquées sont climatiques et écologiques mais elles sont étroitement liées aux autres, politiques et militaires, et enfin économiques et sociales.

L’interaction de ces facteurs a mis en danger les populations du désert, et tout particulièrement les nomades. Elle a rendu la survie de plus en plus aléatoire, risquée et hasardeuse dans les espaces arides qui se vident progressivement de leurs habitants.

Les éleveurs fournissent une grande richesse aux pays dont ils sont citoyens. Ils ont des modes de vie et des savoir-faire les mieux à même de s’adapter à
l’environnement saharo-sahélien et de vivifier cet espace.

L’élevage est  un puissant vecteur d’intégration économique régionale, cependant, les capacités de résilience des sociétés pastorales sont mises à l’épreuve par des chocs climatiques récurrents et leurs conséquences environnementales, économiques, sociales et politiques.

Mais un nouveau fléau s’est abattu sur elles. Les espaces qu’elles occupent et font vivre sont en proie à une insécurité chronique, mouvante et  transfrontalière.