Nomades, damnés ou écologistes ?

NOMADES DU SAHEL

POURQUOI LE TITRE NOMADES, DAMNES OU ÉCOLOGISTES ?

La civilisation pastorale

Loin d’être un vagabondage anarchique, le pastoralisme nomade comporte des stratégies d’utilisation des rares pâturages et de l’eau.

La mobilité en est la condition nécessaire. L’élevage extensif s’organise annuellement autour des saisons. Cette organisation de l’espace est fondée sur un savoir faire traditionnel.

HIÉRARCHISATION DES TACHES

Chaque bétail a ses besoins. La transhumance est déterminée par les pâturages et les besoins alimentaires du bétail.

Pour réussir la transhumance il faut gérer son parcours. Les pluies sont insuffisantes, et très variables dans le temps et dans l’espace. Il faut réagir rapidement pour survivre dans cet environnement.

Savoir-faire ancestral

Les Touaregs ont su répondre à ce défi depuis de nombreux siècles avant la conquête musulmane, en un temps dont on ignore le commencement, ils parcouraient ces régions où ils trouvaient, loin des terres cultivées, tout ce qu’ils désiraient.

Un espace contrôlé et géré

La répartition des troupeaux dans l’espace, et celle des tribus ou lignages n’est pas le fruit du hasard. L’espace a donc aussi été humainement distribué. Chaque lignage contrôle son propre réseau de puits, et  utilise prioritairement certains pâturages.

Vocation social et politique

L’espace pastoral est politiquement géré. Les sécheresses des années soixante-dix et quatre-vingt, ont été des catastrophes pour le mode de vie nomade, elles rappellent que l’adaptation de l’homme au désert est fragile.

« Le désert avance », et le nomadisme pastoral, qui entretient avec la nature un rapport d’équilibre est entré dans une phase de son évolution.

Confiscation de l’espace

Les difficultés auxquelles sont confrontés les pasteurs nomades se sont accentuées à la suite de l’arrivée de nouveaux acteurs qui fragilisent et rendent plus conflictuelle la gestion commune des ressources naturelles.

Les sociétés minières tendent à s’accaparer de vastes portions du territoire pastoral, ce qui freine fortement l’accès aux pâturages.

L’élevage nomade est pratiqué à travers le monde comme réponse à des enjeux écologiques. Il contribue à gérer des terres à des fins de durabilité environnementale.

Les bergers nomades sont les personnes sur lequel s’appuie ce système, gérant et protégeant les terres, et tirant profit du bétail.

La culture des éleveurs nomades se trouve au cœur de la manière dont ils régissent leurs ressources naturelles. Il est une adaptation à la variabilité écologique et climatique.

Les écosystèmes

L’élevage nomade et transhumant ou pastoralisme promeut un écosystème sain. Les élevages pastoraux contribuent à la préservation de la biodiversité et à la gestion durable des pâturages, qui sont des réservoirs de carbone.

Les éleveurs pasteurs et nomades tirent parti de la diversité des écosystèmes des parcours en utilisant des races autochtones qui sont adaptées aussi bien à l’environnement des parcours qu’au système de production.

Le maintien de la biodiversité productive des parcours, comme les pâturages et les arbustes, et la protection des terres contre les dégradations font partie des avantages environnementaux au niveau local.

Les savoirs traditionnels

Les pasteurs ont des institutions traditionnelles qui régulent l’usage des ressources naturelles.

Conclusion

En conclusion, pastoralisme et environnement , un couple qui  semble fonctionner dans une relative évidence. Le rôle du pastoralisme est reconnu au niveau et de la biodiversité, son maintien est devenu un enjeu pour la préservation de nombreux espaces.